Le secteur européen de la pâte et du papier craint des perturbations majeures si les négociations échouent.
Le 12 mars, le gouvernement américain a imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium, laissant entendre que ces mesures pourraient être élargies dès avril à d’autres produits européens, y compris ceux du secteur de la pâte, du papier et du carton. Face à cette menace, Cepi, qui représente l’industrie papetière européenne, appelle la Commission européenne à poursuivre les négociations pour éviter des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement.
Une riposte envisagée par l’Union européenne
La Commission européenne a lancé une consultation auprès des acteurs industriels pour établir une liste de produits américains pouvant faire l’objet de mesures de représailles. Cette liste, ouverte aux commentaires jusqu’au 26 mars, sera ensuite soumise à l’approbation des États membres. Si les négociations échouent, l’entrée en vigueur des mesures est prévue pour la mi-avril.
Des mesures proportionnées demandées
Bien que Cepi privilégie une approche basée sur la négociation, l’association recommande à la Commission de :
- Réagir rapidement et de manière proportionnée avec des restrictions sur les importations américaines, tout en excluant les produits papetiers si les États-Unis ne ciblent pas ceux de l’UE.
- Éviter d’inclure des produits en pénurie dans l’UE pour ne pas aggraver les tensions sur le marché.
- Surveiller les flux commerciaux provenant de pays tiers qui pourraient inonder le marché européen en raison des tarifs américains, et utiliser les instruments de défense commerciale pour protéger l’industrie européenne.
Un équilibre fragile entre les échanges transatlantiques
Les États-Unis et l’UE entretiennent des relations commerciales étroites dans le secteur papetier. Chaque année, l’UE importe environ 900 000 tonnes de pâte et 600 000 tonnes de papier et carton en provenance des États-Unis, tandis qu’elle exporte vers les États-Unis 1,6 million de tonnes de papier et carton et 350 000 tonnes de pâte. Depuis 2004, les deux parties bénéficient d’un accord multilatéral garantissant l’absence de droits de douane, ce qui a favorisé les échanges et la compétitivité des deux marchés.
Un risque pour les consommateurs et les emplois
Jori Ringman, directeur général de Cepi, a exprimé ses préoccupations :
« Cepi regrette l’imposition de ces droits de douane par les États-Unis, qui augmentent le risque de guerre commerciale et de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement. Il est essentiel que la Commission européenne poursuive les négociations pour éviter des conséquences lourdes pour les consommateurs et les travailleurs des deux côtés de l’Atlantique. »
Pour Cepi, au-delà des enjeux économiques, la situation pourrait avoir des répercussions sociales importantes : des pertes d’emplois dans les usines et des tensions sur l’approvisionnement de produits essentiels comme les emballages et les articles d’hygiène.
Cepi (Confederation of European Paper Industries) représente l'industrie papetière européenne. Ses membres proposent une large gamme de solutions à base de fibres renouvelables et recyclables pour les citoyens de l'UE : emballages, textiles, produits d'hygiène, papiers graphiques et spécialisés. Cepi joue également un rôle clé dans le développement de bio-composites, de bio-chimiques et de bioénergie, contribuant ainsi à une économie circulaire et durable.