Les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis gagnent en intensité.
Au Maine, Woodland Pulp a cessé d’acheter de la fibre et des sous-produits de sciage provenant du Nouveau-Brunswick en raison de la hausse des tarifs américains et de l’incertitude entourant leur application. L’usine de Baileyville, l’un des principaux employeurs du comté de Washington, a également réduit temporairement ses activités à la suite de cette suspension.
Cette décision met en lumière la fragilité d’une chaîne d’approvisionnement qui, depuis des décennies, repose sur des flux constants entre le Maine et le Nouveau-Brunswick. Une part importante de la fibre issue du sud-ouest de la province trouvait auparavant preneur chez Woodland Pulp, un débouché essentiel pour les lots privés. Les grandes entreprises intégrées disposent encore d’une certaine marge de manœuvre, mais les petites scieries, moins capables d’amortir la volatilité tarifaire, sont particulièrement exposées.
L'usine de pâte de Woodland Pulp dans le Maine.
Source de l'image : Woodland Pulp
Les élus du Maine pressent Washington d’alléger rapidement les tarifs, estimant que l’industrie forestière régionale ne peut absorber durablement ces hausses. Ils rappellent que des millions de tonnes de bois circulent chaque année entre les deux juridictions, formant un système interdépendant dont l’équilibre est désormais menacé.
À Fredericton, le gouvernement provincial s’attend à des répercussions plus marquées en 2026 si les tarifs demeurent en vigueur. Ottawa prépare une nouvelle enveloppe d’aide pour stabiliser le secteur, mais les détails n’ont pas encore été dévoilés. En attendant, l’industrie forestière canadienne multiplie les démarches pour trouver une issue durable à un conflit commercial qui s’enlise et pèse lourdement sur les communautés rurales.

