Comme bien des entreprises, Domtar, dont l’usine située à Clermont produit 221 000 tonnes métriques de papier journal par année, cherchait des solutions durables pour y réduire ses coûts.
Elle a réalisé un coup de maître en explorant une avenue jusqu’alors sous-estimée : la récupération de chaleur pour diminuer la consommation d’électricité.. Avec l’appui d’Hydro-Québec, elle a changé son approche d’un bout à l’autre de l’usine. Un projet totalisant quatre millions de dollars dont les retombées surpassent les attentes.
Le déclic qui a tout changé
« Pour une usine comme la nôtre, l’énergie représente une part majeure des dépenses, explique Stéphane Gadbois, directeur de l’usine. Le vrai défi, c’est donc d’arriver à produire du papier avec moins d’énergie. »
C’est Mario Girard, fraîchement arrivé en poste à titre de surintendant – Énergie, projets et ingénierie, qui a mis l’entreprise sur une piste intéressante. En observant les rejets de vapeur qui s’échappaient des caniveaux au sous-sol de l’usine, il s’est demandé : « Et si cette chaleur perdue pouvait être récupérée et servir à autre chose ? ».
Son intuition a marqué le début d’une transformation complète de l’usine. La vapeur, essentielle à la production du papier, provient d’un générateur de vapeur, d’une chaudière à biomasse et de deux chaudières électriques de 28 MW chacune. Réduire l’utilisation de ces chaudières électriques représentait une voie intéressante pour diminuer la facture énergétique.
Hydro-Québec, un allié incontournable
Pour relever le défi, l’usine a pris tous les moyens à sa disposition. Entre autres, elle a mis l’équipe d’Hydro-Québec dans le coup dès les premières réflexions. Un excellent réflexe qui lui a permis d’obtenir un accompagnement technique personnalisé afin de réaliser le projet le plus avantageux, notamment sur le plan des coûts.
Elle a aussi obtenu un appui financier de 3 millions de dollars, soit 75 % de l’investissement nécessaire pour équiper l’usine d’échangeurs de chaleur afin de récupérer et de valoriser l’énergie contenue dans les rejets thermiques issus de ses procédés. Elle a même fait un pas de plus en intégrant à son système des thermopompes qui exercent une double fonction : le chauffage et le refroidissement de l’eau du procédé. Une première dans l’industrie papetière au Québec.
« Les thermopompes sont utilisées depuis longtemps dans des usines, mais cette application dans le procédé n’avait jamais été réalisée dans l’industrie papetière au Québec, explique Bernard Bégin, ingénieur commercial à Hydro-Québec. Nous étions persuadés qu’il y aurait des retombées, mais, comme il n’existait aucune référence dans le secteur des pâtes et papiers, il fallait accepter un peu d’incertitude quant aux retombées exactes de cette application. »
Des résultats éloquents
L’audace de Domtar s’est révélée payante. Les résultats parlent d’eux-mêmes :
- une réduction de l’appel de puissance de 4 à 5 MW en hiver ;
- des économies annuelles de 15 millions de kilowattheures, ce qui équivaut à la consommation annuelle de 880 ménages ;
- une baisse de la facture d’électricité de 800 000 $ par année ;
- une diminution de la consommation d’eau fraîche de 12 % en hiver.
« Sans l’aide d’Hydro-Québec, ce projet n’aurait pas pu se réaliser, confie Mario Girard. L’appui financier obtenu dans le cadre du programme Solutions efficaces nous a permis de rentabiliser l’investissement en moins de 15 mois. Nous obtenons d’importantes économies récurrentes. Sans compter que nous pouvons reproduire le même modèle dans d’autres usines du groupe Domtar. »
Un modèle pour l’industrie papetière
Transformer l’énergie perdue en un avantage concurrentiel, rentabiliser l’investissement en un temps record, générer des économies récurrentes impressionnantes : le projet énergétique de Domtar a tout pour servir de référence aux entreprises qui cherchent un levier de rentabilité. Une approche visionnaire qui ne manquera pas d’inspirer d’autres entreprises du secteur des pâtes et papiers.
Pour en apprendre plus sur cette transformation, lisez l’article complet sur le site d’Hydro-Québec.
