Droits de douane : un coup dur pour la filière bois du N.-B.

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De l’industrie

L’industrie forestière du Nouveau-Brunswick sous pression après la hausse des droits américains

L’industrie forestière du Nouveau-Brunswick fait face à une nouvelle pression majeure à la suite de la décision du département du Commerce des États-Unis d’augmenter de façon importante les droits antidumping sur les exportations canadiennes de bois d’œuvre résineux. Le taux passerait de 7,66 % à 20,56 %, accentuant la pression sur un secteur déjà soumis à des droits moyens de plus de 14 %, qui pourraient grimper à près de 34 % d’ici la mi-août.

Pour les productrices et producteurs de bois du Nouveau-Brunswick, cette hausse est jugée « injustifiée » et ne tient pas compte des spécificités provinciales. Historiquement, la province avait été exemptée des litiges commerciaux sur le bois d’œuvre, en raison de droits de coupe fondés sur le marché et d’une part importante de bois provenant de terres privées (environ 50 % de l’approvisionnement des scieries, contre moins de 20 % dans le reste du Canada).

Le département du Commerce américain avait pourtant reconnu, à plusieurs reprises depuis 2017, que les pratiques du principal producteur néo-brunswickois ne donnaient pas lieu à des subventions déloyales. Malgré cela, les nouveaux droits s’appliqueraient à l’ensemble de la filière et pourraient en compromettre la viabilité.

Un pilier de l’économie régionale

Le secteur forestier emploie plus de 24 000 personnes au Nouveau-Brunswick et joue un rôle central dans de nombreuses collectivités rurales. Il soutient l’activité de propriétaires de lots boisés privés, de scieries, d’entreprises de transport et de transformation, et contribue de manière significative au PIB provincial. Avec plus de 80 % des produits forestiers destinés au marché américain, la filière est particulièrement exposée aux mesures tarifaires.

Les effets de cette hausse pourraient aussi se faire sentir aux États-Unis, en augmentant les coûts des matériaux de construction et en réduisant l’accès à des produits canadiens compétitifs. Selon JD Irving et d’autres acteurs de l’industrie, ces droits ne relanceront pas la production américaine, mais risquent plutôt de déstabiliser une chaîne d’approvisionnement intégrée de longue date.

Appel à l’unité

Face à cette situation, les partenaires de l’industrie forestière du Nouveau-Brunswick appellent à la mobilisation pour défendre un traitement équitable. Ils réaffirment que leurs pratiques reposent sur un modèle concurrentiel et transparent, conforme aux règles du marché.

Les prochains mois s’annoncent déterminants pour l’avenir du secteur forestier au Nouveau-Brunswick. Les discussions commerciales à venir pourraient peser lourd dans l’évolution du différend entre le Canada et les États-Unis.