Biomasse : un avenir pour la forêt en Caroline du Sud ?

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Source : Archives LMP

Biomasse

La filière forestière de Caroline du Sud traverse une période critique, marquée par la fermeture récente de plusieurs usines papetières majeures.

En août 2023, WestRock a fermé définitivement sa papeterie de North Charleston. Quelques mois plus tard, fin 2024, c’est l’usine d’International Paper à Georgetown qui cessait ses activités. Ces arrêts ont entraîné la perte de plus de 1 000 emplois et ont fortement fragilisé le marché local du bois destiné à la pâte, un segment central de l’économie forestière de l’État.

Pour répondre à cette situation, la biomasse forestière apparaît comme une solution potentielle. Produite à partir de résidus de bois, elle est déjà exploitée sous forme de granules exportées, notamment vers l’Union européenne, où elles sont utilisées comme source d’énergie renouvelable. L’objectif désormais serait de développer également une consommation locale de cette ressource.

Cette orientation s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer la sécurité énergétique de la Caroline du Sud. Avec la croissance de la demande électrique — alimentée par les centres de données, l’urbanisation et le retrait progressif du charbon —, les décideurs cherchent à diversifier les sources de production. La nouvelle législation adoptée en 2025 incite ainsi les fournisseurs d’électricité à examiner le potentiel de la biomasse forestière parmi d’autres options dites "propres", aux côtés du nucléaire.

Un rapport du groupe de travail sur la relance forestière de l’État, publié en début d’année, identifie la biomasse comme une voie stratégique pour pallier la perte du marché de la pâte et du papier, qui représentait jusqu’à 60 % du secteur. Le document préconise notamment la création d’un terminal d’exportation en vrac et l’implantation d’installations de production électrique à base de biomasse.

Mais l’avenir de cette filière reste incertain. Les principales compagnies d’électricité de l’État privilégient actuellement d’autres formes de production, notamment le gaz naturel. De plus, certaines organisations environnementales remettent en question les avantages réels de la biomasse forestière, en raison des émissions de carbone associées et de ses impacts sur les écosystèmes.

Malgré ces limites, la biomasse forestière s’impose comme l’une des rares options disponibles à court terme pour redonner un élan à la filière bois de Caroline du Sud. Sa réussite dépendra autant de la volonté politique que de l’adhésion des acteurs industriels et énergétiques.