Crise à Kap Paper : l’Ontario presse Ottawa d’agir

Usine de Kap Paper

L’usine de papier Kap Paper à Kapuskasing. Source de l'image : Kap Paper

De l’industrie

Un coup dur pour l’industrie papetière

La menace planant sur l’usine de papier Kap Paper à Kapuskasing s’est concrétisée : l’entreprise a annoncé la mise à l’arrêt ordonné de ses opérations. Cette décision, prise faute de solution à court terme, met en péril 170 emplois directs et menace des centaines d’emplois indirects dans le Nord-Est de l’Ontario, déclenchant de vives réactions du gouvernement provincial et du syndicat Unifor.

L’usine de Kapuskasing constitue le dernier maillon essentiel d’une chaîne d’approvisionnement intégrée, absorbant une part importante des copeaux et résidus de bois des scieries régionales. Sa fermeture risque d’entraîner un effet domino dans tout le secteur forestier local.

Unifor réclame un plan fédéral d’urgence

Unifor, qui représente près de 170 travailleurs de l’usine, appelle Ottawa à mettre en place un soutien financier immédiat.

« La papetière de Kap Paper a reçu le soutien provincial au cours des dernières années et s’attendait à un financement stratégique similaire du gouvernement fédéral, mais rien ne s’est concrétisé à temps », a déclaré Lana Payne, présidente nationale d’Unifor.

Selon le syndicat, la fermeture compromet non seulement l’emploi local, mais aussi des objectifs plus larges comme la stratégie nationale du logement, qui repose sur une chaîne d’approvisionnement en bois robuste.

« Nous ne pouvons pas accomplir cela sans des usines comme Kap Paper », a rappelé Samia Hashi, directrice régionale d’Unifor Ontario.

L’Ontario met la pression sur Ottawa

De son côté, le gouvernement de l’Ontario rappelle avoir investi 50 millions de dollars en prêts au cours des deux dernières années pour maintenir l’usine à flot.

Dans un communiqué, la province a exprimé sa déception face à l’absence de mesures concrètes du gouvernement fédéral, malgré des discussions sur un projet de cogénération et un soutien à plus long terme.

Elle exhorte Ottawa à agir immédiatement afin d’éviter une fermeture permanente et réaffirme sa volonté de travailler à des solutions durables, tout en soulignant que la priorité demeure la protection des emplois et de la chaîne d’approvisionnement forestière.

Une industrie fragilisée

La mise en veille de Kap Paper illustre les difficultés structurelles de l’industrie forestière canadienne : pressions liées aux tarifs douaniers américains, concurrence internationale, et nécessité d’investir massivement pour moderniser les installations et accélérer la transition vers des modèles plus durables.

Pour la communauté de Kapuskasing, l’avenir reste incertain tant que les deux paliers de gouvernement ne s’entendent pas sur un plan concret pour préserver cette usine emblématique du Nord de l’Ontario.