Explorer les implications environnementales des tarifs potentiels

PPEC

Alors que les discussions se poursuivent autour des droits de douane de 25 % proposés par les États-Unis sur les importations canadiennes, notamment le carton, il est important de prendre en compte non seulement les répercussions économiques potentielles, mais aussi les éventuelles répercussions environnementales.

Bien que ces droits soient encore à l'étude, ils soulèvent des questions sur l'influence potentielle des politiques commerciales sur les décisions en matière d'emballage et la planification de la durabilité des entreprises.

Dans ce blog, le Conseil environnemental des emballages papier et carton (PPEC) explore les conséquences environnementales imprévues des droits de douane. Bien que nous ne prenions pas position sur la politique commerciale elle-même, nous pensons qu'il est important d'examiner l'impact potentiel de ces politiques sur les efforts de développement durable.

Alors, qu’est-ce que tout cela pourrait signifier pour l’emballage, le recyclage et la planification de la durabilité ?

Si les tarifs devaient rendre certains matériaux — comme le carton et le papier recyclables produits au Canada — plus chers que d’autres matériaux, les entreprises pourraient chercher des matériaux de remplacement.

Lors d'une récente conférence téléphonique sur les résultats financiers, James Quincey, PDG de Coca-Cola, a déclaré que le groupe pourrait adopter des bouteilles en PET pour certains produits si les canettes en aluminium devenaient moins abordables en raison des droits de douane (le 12 mars, les États-Unis ont commencé à appliquer des droits de douane de 25 % sur les importations de produits en acier et en aluminium en provenance de tous les pays, y compris le Canada). Il convient de noter que M. Quincey a également déclaré : « Nous risquons d'exagérer l'impact de la hausse de 25 % du prix de l'aluminium par rapport à l'ensemble du système . »

Et lorsqu’il s’agit d’objectifs de durabilité des entreprises, on constate déjà un ralentissement des progrès sur plusieurs cibles de durabilité, certaines entreprises nord-américaines soulignant des difficultés à s’approvisionner en matières premières et matériaux durables, ainsi qu’un manque d’infrastructures pour le tri et le recyclage .

À l'heure où les décideurs politiques et les entreprises s'efforcent d'améliorer les systèmes de recyclage grâce à la responsabilité élargie des producteurs, en s'efforçant notamment de réduire les plastiques, il convient de prendre en compte les impacts environnementaux imprévus des tarifs douaniers. Notre intention n'est pas d'exagérer, mais plutôt d'explorer les implications potentielles du point de vue de la durabilité. Il est possible que la pression sur les coûts entraîne des changements dans les matériaux d'emballage, ce qui pourrait compromettre les efforts de réduction des déchets, notamment en ce qui concerne le Programme zéro déchet de plastique du Canada , la Stratégie nationale américaine de prévention de la pollution plastique et les travaux en cours pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique .

En outre, la menace potentielle des tarifs douaniers crée un climat commercial incertain qui peut rendre la planification plus difficile, ce qui pourrait avoir un impact, voire retarder, les progrès ou les investissements dans les initiatives de réduction des déchets et de développement durable des entreprises.

Alors que les droits de douane américains sur le carton canadien sont toujours à l'étude, le gouvernement canadien a également identifié d'éventuels droits de douane réciproques sur les importations américaines de ces mêmes produits. Cette incertitude persistante ajoute une complexité supplémentaire aux décisions des entreprises en matière d'emballage et de développement durable.

Nous avons déjà vu comment les décisions de politique extérieure peuvent avoir des répercussions sur les marchés locaux. La politique nationale chinoise de l'épée, mise en œuvre en 2018, a remodelé le recyclage mondial en limitant les importations de certains déchets.

Nous avons récemment discuté de ce sujet avec Emterra , membre du PPEC, lors d'une séance de questions-réponses avec son directeur du développement durable. Forte de plusieurs décennies d'expérience dans la gestion des déchets et le recyclage, Paulina Leung a souligné l'importance des politiques mondiales, soulignant notamment comment la politique de l'Épée nationale a « ouvert de nouveaux marchés dans de nouveaux pays et mis en évidence la nécessité de délocaliser le recyclage au Canada et en Amérique du Nord ».

Bien qu'il ne s'agisse pas d'un tarif douanier, l'interdiction imposée par la Chine sur l'importation de certains produits recyclables a eu un impact significatif, affectant les marchés du recyclage, les changements dans les choix de matériaux d'emballage et le développement de solutions de recyclage plus locales.

Pour l'industrie canadienne de l'emballage papier, la durabilité environnementale fait partie intégrante de son modèle d'affaires. Depuis des décennies, notre industrie mise sur le contenu recyclé, non seulement parce que c'est bon pour l'environnement, mais aussi parce que c'est une valeur commerciale. L'utilisation et la réutilisation de fibres recyclées ne sont pas seulement une décision d'achat, c'est une ressource précieuse qui permet de conserver les matériaux et de soutenir le système de recyclage canadien.

Quelle que soit l’évolution des politiques commerciales, une chose demeure claire : le recyclage n’a jamais été aussi important pour garantir que des fibres propres et de haute qualité soient récupérées et réintégrées dans l’économie circulaire locale des emballages en papier du Canada.

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Rachel Kagan footerRachel Kagan
Directrice exécutive
Conseil environnemental des emballages papier et carton (PPEC)