Percée majeure pour l’industrie papetière : des scientifiques utilisent l’IA pour faire pousser des arbres avec moins de lignine

(Archives LMP)

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Ils ont finalement généré 174 lignées d’arbres modifiés à l’aide d’une technique de génie génétique appelée CRISPR.

Une équipe de scientifiques a développé des arbres qui pourraient contribuer à améliorer la production de papier tout en réduisant l’impact environnemental.

Près du quart du bois est constitué de ce qu’on appelle la lignine. Si la lignine joue un rôle important pour les arbres, en les aidant à grandir et à bénéficier de plus de soleil, les industries du papier et des fibres doivent la supprimer car elle diminue la qualité de leurs produits.

Pour aider à résoudre ce problème, des chercheurs de l’Université d’Etat de Caroline du Nord (NCSU) ont étudié comment créer des arbres contenant moins de lignine. Ils ont utilisé un modèle d’apprentissage automatique prédictif pour identifier les gènes des peupliers qu’ils pourraient modifier afin de créer le spécimen idéal.

Ils ont finalement généré 174 lignées d’arbres modifiés à l’aide d’une technique de génie génétique appelée CRISPR. Ces arbres ont été cultivés dans une serre pendant six mois et ont montré des améliorations des propriétés souhaitées comparativement à leurs homologues sauvages. Les cas les plus drastiques ont vu une diminution de 29% de la teneur en lignine et une augmentation de 228% du rapport cellulose/lignine. « Cela repousse définitivement les limites de ce qui avait été fait dans ce domaine, » d’avouer au journal The Scientist le co-auteur Jack Wang, biotechnologue forestier au NCSU.

Bien que de nombreux arbres modifiés aient poussé plus lentement, les scientifiques prédisent que le bois modifié par CRISP augmentera l’efficacité de la production de fibres. Une teneur moindre en lignine signifie moins de production/consommation d’énergie et de produits chimiques nécessaires pour l’éliminer, ce qui se traduit par moins de polluants qui réchauffent la planète. « Ceci est particulièrement pertinent pour l’industrie papetière car le processus d’élimination de la lignine est très énergivore et génère également des déchets chimiques, » conclut Vania Zuin Zeidler, une autre scientifique du NCSU non affiliée à l’étude.

Ce texte est une traduction d'un article en langue anglaise. Lien à cet article