Rationalisation des alarmes : un guide pour des résultats rapides!

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Si vous entrez l’expression « gestion des alarmes » dans un moteur de recherche, vous obtiendrez des centaines de résultats, dont des articles, des livres blancs, des présentations et des guides.

Ces résultats peuvent contenir des renseignements utiles, mais, dans bien des cas, ils traitent du processus complet de rationalisation des alarmes.

Malheureusement, ce n’est pas tout le monde qui consacrera le temps et les ressources nécessaires pour mettre en place un processus exhaustif de rationalisation des alarmes, une démarche qui comprend un audit complet et la rédaction d’une philosophie de gestion des alarmes. Ce billet présente une méthode simple et concrète pour réduire rapidement le nombre d’alarmes reçues.

Constitution d’une liste des cas problèmes

Dans la plupart des cas, nous pouvons appliquer le principe de Pareto au nombre d’alarmes reçues et affirmer que 20 % des alarmes généreront 80 % des alarmes entrantes. Autrement dit, vous pourriez grandement améliorer votre performance en gestion de vos alarmes en concentrant vos efforts sur le cinquième de vos alarmes. Ces dernières sont vos cas problèmes, et votre première étape consiste à les identifier.

Certains logiciels évolués de gestion d’alarmes produisent facilement une liste des cas problèmes, mais ils ne sont pas nécessairement requis pour cette étape, puisqu’une simple liste peut être dressée au moyen de votre propre interface humain-machine, de votre historique ou du logiciel Excel. Puisque les cas problèmes correspondent aux alarmes qui ont été générées le plus souvent pendant la période voulue, il suffit de compter le nombre d’activations de chaque alarme. Une fois la liste des cas problèmes créée, vous pouvez passer à la phase de l’analyse et de la recherche de solutions.

Analyse et solutions  

À cette étape, chacun des cas problèmes est examinée afin de déterminer les mesures à prendre pour réduire le nombre d’occurrences de déclenchement de l’alarme. Il existe plusieurs solutions possibles; nous proposons les étapes suivantes.

  • L’alarme peut-elle être retirée ? Pour savoir si une alarme est nécessaire, posez-vous la question suivante : quelle est la mesure prise par l’opérateur lorsque cette alarme s’active? Habituellement, si aucune mesure n’est associée à l’alarme, celle-ci peut être retirée, ce qui règle le problème.
  • L’équipement est-il défectueux ? Il est possible qu’un appareil défectueux cause des événements d’alarme à répétition. Si c’est le cas, informez-en l’équipe d’entretien et envisagez de mettre l’équipement hors service ou de ranger l’alarme « shelving » pour éviter qu’elle ne se déclenche à nouveau durant une certaine période de temps choisie. Il n’est jamais recommandé de désactiver une alarme dans ce type de scénario, car il est facile d’oublier de la réactiver une fois le problème résolu.
  • Le seuil d’alarme est-il bien défini ? Pour les signaux analogiques, le point de déclenchement de l’alarme pourrait ne pas avoir été bien configuré, ou avoir été défini avec des paramètres trop près des conditions d’exploitation normales. Vous devriez alors passer en revue le point de déclenchement de l’alarme afin de déterminer s’il est possible de le modifier en vue de réduire les occurrences d’alarme.
  • Peut-on utiliser un délai d’annulation « OFF delay » ? Ce dernier permet de garder l’alarme active pour toute la durée du délai, une fois que les conditions d’alarme ne sont plus présentes. En gardant les alarmes actives, vous évitez que la même alarme soit déclenchée à répétition. Le délai d’annulation est souvent recommandé, car il ne cause pas de délai d’activation de l’alarme, et il n’y a habituellement pas de risque associé à une alarme active plus longtemps.
  • Peut-on utiliser un délai d’activation « ON Delay » ? Avec un délai d’activation, une alarme est déclenchée uniquement lorsque les conditions d’alarmes sont présentent de façon continue plus longtemps que le délai choisi.. Cela peut empêcher les alarmes éphémères de se déclencher, si leur durée est inférieure à celle du délai d’activation. Ce type de délai ne devrait pas être utilisé pour les alarmes de sécurité. Il faut aussi garder à l’esprit que l’alarme ne se déclenchera qu’après le délai défini. Habituellement, un court délai n’a pas d’effet négatif sur le processus, il peut néanmoins réduire grandement le nombre d’alarmes.
  • Peut-on utiliser le conditionnement d’alarme ? Il arrive souvent qu’une alarme soit déclenchée pour de fausses raisons, comme une alarme de faible débit lancée par une pompe désactivée. Ce type d’alarme peut être évité en utilisant le conditionnement, qui détermine les conditions précises dans lesquelles une alarme peut être déclenchée, par exemple pendant que la pompe est active. Cela peut éliminer plusieurs alarmes qui sont générées lors des séquences de démarrage et de fin de cycle.

Pour conclure

Comme vous pouvez le constater, la gestion des alarmes n’a pas à être compliquée, et d’importants gains peuvent être obtenus facilement avec la méthode proposée. Dans bien des cas, la gestion des cas problèmes constitue un bon point de départ. Elle produit rapidement d’excellents résultats qui motiveront l’équipe à poursuivre ses efforts et à envisager un processus de rationalisation d’alarme plus exhaustif.


Maxym Lachance est Ingénieur, Optimisation et contrôle avancé chez BBA.


Source : BBA