Le commerce international des granules de bois est en constante croissance de puis 10 ans, grâce à la robustesse de la demande en Europe et en Asie.
Même si les envois au premier semestre de 2022 n’ont pratiquement pas augmenté par rapport à la même période de 2021, on s’attend généralement à une augmentation de la demande en Europe lors de la deuxième moitié de 2022, laquelle devrait atteindre les 30 millions de tonnes expédiées mondialement.
Le changement le plus significatif est la demande croissante en provenance d’Asie, le Japon et la Corée du Sud étant devenus les deuxième et quatrième marchés en importance respectivement. Le Royaume-Uni, le Danemark, les Pays-Bas, l’Italie et la Belgique continuent d’être des marchés de forte importation.
La guerre russe en Ukraine a ébranlé le marché européen des granules de bois. Avant le conflit, les expéditions de Bielorussie, de la Russie et de l’Ukraine totalisaient autour de 3,5 millions de tonnes en 2021, soit environ 30% des importations totales vers le continent et un peu plus de 10% de la consommation globale, selon Wood Resource Quaterly. En 2021, ces trois pays ont expédié le plus grand volume de leur histoire vers le Danemark, la Belgique et la Pologne. Avec les réductions de l’approvisionnement en gaz naturel pour le prochain hiver, plusieurs pays européens n’arrivent pas à sécuriser des sources d’énergie pour répondre à la demande à court terme.
Une des conséquences est la flambée des prix pour les granules de bois, qui ont atteint des niveaux sans précédent. Dans certains marchés, les producteurs de granules payent les billots de bois plus cher que les producteurs de pâte commerciale. La hausse de la demande pour l’énergie du bois coïncide avec une forte demande des usines de pâte qui fonctionnent à plein régime pour tirer avantage du niveau de prix élevé de la pâte commerciale.
Le marché tumultueux de l’énergie en Europe a vu les prix atteindre des niveaux jamais vus au second et troisième trimestre. En Autriche et en Allemagne, les prix résidentiels étaient trois fois plus élevés que ceux d’août 2021. De telles hausses sont rarissimes l’été. Habituellement, en Europe centrale, les prix reculent au 2e trimestre et restent stable au 3e trimestre. Or, en 2022, ils se sont emballés de 10% au second trimestre pour ensuite carrément exploser de 50% au troisième trimestre, tout cela sur fond d’incertitude sur l’approvisionnement en énergie et le comportement des prix l’hiver prochain.
Jaclin Ouellet, Journaliste, Le Maître papetier