Les employés de Résolu contribuent à une importante recherche sur la fatigue des travailleurs de nuit

Santé et sécurité
Typographie
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Au début des années 2000, les membres de l’équipe de direction de la scierie de La Doré (Québec) de Résolu ont remarqué que les travailleurs chargés de trier le bois pendant les quarts de nuit risquaient de commettre des erreurs quand ils devenaient somnolents.

Leur travail, effectué en position assise, exigeait énormément de concentration, les travailleurs devant évaluer la qualité de 100 unités de bois à la minute.

Daniel Roy, directeur de la scierie et Sylvain Bélanger, surintendant, et Dany Lamontagne, superviseur, ont commencé à s’inquiéter de la sécurité et du bien-être des employés, de même que des répercussions sur les résultats financiers de l’installation. Ils ont remarqué que certains travailleurs étaient particulièrement somnolents parce qu’ils ne dormaient pas assez pendant le jour. Les dirigeants ont communiqué avec Susanne Julien, une représentante de l’organisme de santé local qui les a mis en contact avec une équipe de chercheurs de l’Université Laval dirigée par Marc Hébert, Ph. D., dont le travail portait principalement sur les troubles du sommeil.

Les travailleurs de nuit ont été invités à mettre à l’essai un nouveau dispositif conçu pour ajuster leur horloge biologique et à mieux s’adapter au cycle lumière/obscurité. La lentille de l’appareil bloque la lumière bleue qui est associée à la lumière du jour, ce qui affecte l’horloge biologique des travailleurs en leur donnant l’impression qu’ils sont en pleine nuit et envoie un signal à leur cerveau pour qu’ils aient envie de dormir. On leur a demandé de placer l’appareil sur leurs yeux le matin tout de suite après avoir terminé leur quart. Ronald Perron, qui s’occupait du triage du bois, se souvient que le dispositif l’a aidé à améliorer la qualité de son sommeil le jour, ce qui lui permettait de rester plus alerte pendant les quarts de nuit.

Aujourd’hui, les tâches liées au triage du bois sont largement automatisées. Grâce aux ordinateurs et à l’intelligence artificielle, on obtient une précision de 98 % 24 heures par jour.

Même si les résultats de cette recherche étaient encourageants et intéressants, les effets variaient d’une personne à l’autre. L’étude a finalement dû prendre fin à cause d’un changement d’horaire, mais elle a quand même contribué à découvrir que l’horloge biologique humaine ne perçoit que le bleu dans le spectre lumineux. Cette découverte a mené en 2006 à la fondation de Chronophotonix par le professeur Hébert, qui a fait breveter un mécanisme qui émet de la lumière bleue de façon pulsée et en alternant avec de la lumière rouge pour permettre à l’œil de se reposer, ce qui accroît la vigilance des utilisateurs de manière à améliorer leur sécurité et leur productivité.

Nos remerciements à Sylvain Bélanger pour nous avoir rappelé cette étude de recherche.


Source : Le blogue Résolu