Au cours des dernières semaines, j’ai eu l’opportunité de discuter avec une douzaine d’exploitants forestiers du nord-est américain, et ce que j’entend m’inquiète beaucoup.
Unanimement, ces forestiers se posent des questions sur leur santé économique à long terme et sur leur avenir immédiat.
Pas besoin de faire de dessins pour comprendre que les exploitants forestiers et les camionneurs sont partie intégrante de la chaîne d’approvisionnement et constituent le lien entre la matière première et leur utilisation en usine. Si les forestiers ne sont pas en santé, c’est toute la chaine qui risque d’écoper à plus long terme.
Qu’est-ce qui se cache derrière ce malaise? Les défis dans le camionnage inquiètent, mais aussi la pénurie de main d’œuvre et, plus récemment, l’inflation. Selon un rapport du Professional Logging Contractors de l’État du Maine, l’inflation frappe l’industrie de plein fouet. Les exploitants payent 24% plus cher pour leurs approvisionnements divers, y compris l’essence, par rapport à 2020. Par exemple, le carburant diesel est passé de 3.00$ le gallon il y a un an à 4.15$ ces temps-ci. Les prix ont augmenté de 17% pour l’équipement et les assurances et même 30% si on considère les lubrifiants. C’est beaucoup plus que le taux d’inflation à la consommation, lui-même à une valeur quand même élevée de +8,4%.
Dans le camionnage, un fournisseur m’a dit qu’il comptait 4 employés et le plus jeune a 70 ans … Le besoin pour les jeunes camionneurs se fait clairement sentir. Les travailleurs forestiers manquent aussi à l’appel, un phénomène qui se retrouvent aussi en usine comme les scieries. Les raisons pour cette pénurie sont multiples mais il est clair que les jeunes n’ont pas l’industrie dans leur mire, et le problème est encore plus criant en zone rurale. Il est grand temps de déployer des stratégies concertées pour assurer que la relève soit au rendez-vous et que la santé du secteur soit préservée.
Source : Forest2Market
