Les ports de Vancouver et de Montréal, deux des principaux points d’entrée commerciaux du Canada, sont confrontés à d'importantes perturbations en raison de conflits de travail.
En Colombie-Britannique, un lock-out des superviseurs portuaires, impliquant plus de 700 travailleurs, a duré plusieurs jours, alors que les négociations ont repris ce week-end après cinq jours de blocage. L'Union internationale des longshoremen et des travailleurs des entrepôts (ILWU), section locale 514, a annoncé la reprise des pourparlers avec l’Association des employeurs maritimes de la Colombie-Britannique (BCMEA), ainsi que des médiateurs fédéraux. Cependant, des tensions persistent, le syndicat ayant déposé une plainte contre les employeurs, les accusant de négocier de mauvaise foi et d’interférer dans les affaires syndicales.
En parallèle, à Montréal, les travailleurs du port ont entamé une grève le 31 octobre, paralysant le traitement des conteneurs à deux des quatre terminaux du port, ce qui affecte 40 % de son activité. Le conflit, mené par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) Local 375, est lié à des désaccords sur les conditions de travail, la rémunération et l'introduction de nouvelles technologies, comme la reconnaissance optique de caractères (OCR), qui pourrait réduire le nombre d'emplois. Le président de l'Administration portuaire de Montréal, Julie Gascon, a demandé l’intervention du gouvernement pour résoudre le conflit et rétablir la paix industrielle.
Le gouvernement fédéral, notamment par l’intermédiaire du ministre du Travail, Steven MacKinnon, a exprimé sa préoccupation face au manque de progrès dans ces négociations, en particulier à l'approche des fêtes. Les détaillants canadiens, préoccupés par les conséquences de ces grèves sur la chaîne d’approvisionnement, ont averti qu'ils risquaient de faire face à des pénuries de produits à la fin de l’année, notamment en raison des retards dans les livraisons. Des experts notent que l'absence d'accord pourrait entraîner des conséquences désastreuses pour le secteur commercial.
La situation à Montréal est exacerbée par un soutien international. L'International Longshoremen’s Association (ILA), basée aux États-Unis, a exprimé sa solidarité avec le syndicat montréalais, en dénonçant l'impact de l’automatisation sur les emplois portuaires. Ce soutien s'inscrit dans un contexte plus large de perturbations du travail dans les ports américains et canadiens.
Avec des négociations en cours et un appel à l’intervention du gouvernement, l’avenir de ces conflits reste incertain, laissant présager des défis importants pour l'économie canadienne, déjà éprouvée par ces perturbations prolongées.