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Deuxième billet de blogue de la stagiaire Lina Sbai à l’usine de Gatineau

Bonjour, chers lecteurs et collègues blogueurs!

Que le temps passe vite! J’entame mon troisième mois de stage chez Résolu, et j’ai l’impression que cela fait beaucoup plus longtemps. J’ai tant à apprendre et à faire chaque jour, en particulier ces dernières semaines, alors que mon superviseur m’a confié de nouveaux projets. Après deux mois, j’estime mieux savoir comment gérer et accomplir mes tâches quotidiennes ainsi que préparer mes projets à long terme. Avant de vous les décrire, laissez-moi vous parler un peu du tout début de mon stage.

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Vous souvenez-vous de votre premier jour dans une nouvelle école? Ce matin-là, vous n’aviez pas d’appétit et vos parents ont insisté pour que vous mangiez au moins une banane… Vous ressentiez à la fois de l’excitation, de la peur et de l’impatience… Eh bien, c’était mon cas en pensant à ce qui m’attendait pendant le long trajet d’autobus qui me menait au travail le premier jour. J’avais certes déjà travaillé en milieu industriel, mais Résolu était un nouvel environnement rempli de gens que je ne connaissais pas. C’est tout simplement l’inconnu qui me rendait anxieuse.

Au cours de ma première semaine, j’ai fait connaissance avec mon superviseur et mes collègues, et on m’a formée en matière de sécurité. Je me suis détendue quand j’ai vu à quel point tout le monde était aimable et attentionné. Mon superviseur et mes collègues ont tout fait pour que je me sente bienvenue.

Il y a beaucoup à dire au sujet de l’importance du milieu de travail. Si vous vous êtes déjà préparé à une entrevue d’emploi, vous avez sans doute recherché de l’information pertinente sur le site de l’entreprise. On trouve toujours une rubrique sur les valeurs, avec des énoncés du genre « promotion de la diversité, du respect et de l’intégrité ». On se dit « évidemment » et on poursuit nos recherches. C’est à la fois l’énoncé le plus courant et celui dont la véracité est la moins sûre. Je me montre donc d’ordinaire sceptique. 

Toutefois, je dois dire que la tolérance et le respect que l’on m’a témoignés au travail m’ont agréablement surprise. Jamais je ne me suis sentie exclue ni regardée de haut à cause de mon habillement. Je porte une robe au genou et un pantalon (oui, les deux!) ainsi que le foulard. Grâce au directeur de la santé-sécurité avec qui j’ai discuté, nous avons trouvé un juste milieu entre sécurité et vêtements couvrants qu’exige ma religion. Je vous en parlerai plus à fond dans un billet portant sur la foi et la spiritualité en milieu de travail.

En fait, je me sens tellement à l’aise dans mon stage que l’anxiété des premiers jours est en grande partie disparue. J’en suis très reconnaissante.

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Au cours des semaines suivantes, il me restait à accepter certains états de fait. Je ne connais rien à la façon dont les choses fonctionnent ici. Je ne comprends pas les trois quarts des conversations techniques entre mes collègues. Je ne saisis pas la plupart des expressions québécoises. Je fais des erreurs. Parfois, je pose la même question trois fois d’affilée. Mais ce n’est PAS GRAVE! Pourquoi? Parce que la seule chose qui m’importe actuellement, c’est de m’améliorer de jour en jour.

J’ai pris la décision de ne pas perdre d’énergie à me juger sévèrement (ce que j’ai tendance à faire), et de plutôt me concentrer sur mon apprentissage, travailler fort et faire de mon mieux, et accepter que je n’ai pas réponse à tout. Mon superviseur et mes collègues me facilitent la tâche. Et cela m’aide de me dire que tous les employés, même ceux de 40 ans d’expérience, ont commencé au même point que moi (la seule différence est qu’eux comprennent les blagues et expressions québécoises). Chaque fois que je reçois de la rétroaction, c’est une occasion pour moi de m’améliorer, et chaque erreur que je commets, une occasion de réflexion. Je me suis rendu compte que de feindre la science infuse et de faire la maligne était ridicule, parce que je ne sais pas grand-chose, justement. Alors, pourquoi penser à l’impression que je donne quand je peux m’appliquer à acquérir toutes les connaissances qu’il me faut.

Aujourd’hui, j’accomplis la plupart de mes tâches avec une relative aisance. Je communique avec des fournisseurs de toute l’Amérique du Nord pour programmer des visites d’entretien et de réparation. Je me promène dans l’usine pour trouver ce qu’il me faut et inspecter l’équipement endommagé. Chaque jour, me réserve son lot de problèmes de toutes sortes : fuites de pompes et de tuyaux, vibrations excessives de paliers détériorés, besoin de filtration de l’huile des boîtes d’engrenage, entretien des monte-charges, remplacement des valves des systèmes de refroidissement, et j’en passe. Après un examen de génie mécanique, on entend presque toujours les étudiants dire « Ça a bien été, mais je ne sais pas du tout comment ça marche en réalité. ». Eh bien, moi, je commence à le comprendre!

Je suis satisfaite de l’évolution des choses. J’ai encore beaucoup à apprendre et je suis impatiente de voir ou cela me mènera. Je n’en ai aucune idée, et c’est ce qui est le plus intéressant.

Je vous remercie de m’avoir lue. Mon objectif est d’être le plus honnête possible, pour encourager autrui à se raconter et à relever des défis insoupçonnés. Je remercie Dieu de toutes ces merveilleuses occasions et faveurs, sont j’espère être digne.

Que la paix et la sécurité soient avec vous!


Source : Le blogue Résolu