Bois brûlé : récupérer la fibre après un incendie forestier

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Avec quelque 362 millions d’hectares de forêts, le Canada compte environ 9 % de la couverture forestière du monde. Au cours des 25 dernières années, environ 7 300 incendies de forêt se sont produits chaque année, ce qui représente une superficie brûlée moyenne d’environ 2,5 millions d’hectares par année.

FPI 22juin22 1La récolte d’arbres des forêts incendiées soulève de nombreuses questions environnementales, économiques et sociales du point de vue des activités forestières. Conséquemment, plusieurs organismes gouvernementaux prennent des mesures pour s’assurer que les arbres sont bien récoltés et la fibre récupérée à la suite d’un incendie. Mais qu’est-ce que cela représente pour les scieries, particulièrement quand la quantité de bois brûlé est en croissance?

Le sciage d’arbres brûlés : une tâche difficile

La transformation des billes tirées de forêts brûlées peut représenter un défi pour de nombreuses scieries, compte tenu du travail supplémentaire et des problèmes que cela entraîne; cependant, comme il peut subsister une bonne valeur sous l’écorce brûlée, l’objectif est d’en extraire le maximum.

Le défi le plus évident dans la coupe des tiges brûlées est la poussière de carbone noire présente sur les billes. Comme, par nature, cette poussière est fine, elle peut encrasser les filtres des moteurs, irrite les yeux et les voies respiratoires et, puisqu’elle est conductrice d’électricité, elle peut provoquer un court-circuit de l’équipement.

La bonne nouvelle est que les scieries sont déjà équipées des dépoussiéreurs pour réduire la quantité de poussière de bois dans l’air, et ceux-ci peuvent également réduire considérablement la quantité de poussière de carbone dans la scierie. Toutefois, la poussière de carbone présente dans les parcs à bois peut entraîner des problèmes pour les employées et la machinerie qui manipulent les billes.

Travailler avec des teneurs en humidité variables

En plus des problèmes causés par la poussière de carbone, les propriétés de l’arbre, plus particulièrement sa teneur en humidité, sont affectées si l’incendie a causé la mort de l’arbre. Un arbre « vert » ou vivant retient son humidité, mais il commencera à perdre de l’humidité peu de temps après sa mort. De plus, la teneur en humidité peut varier d’une bille à une autre, en fonction du degré de dommages par le feu et du temps depuis sa mort. La réduction de la teneur en humidité affecte les activités de la scierie de trois façons :

  1. Les billes étant livrées à l’usine de sciage avec leur écorce, elles peuvent ne pas être affectées par le feu, être roussies ou être brûlées en profondeur. Au moment où la bille entre dans la scierie, l’écorceuse enlève mécaniquement l’écorce, mais le degré de brûlage et la baisse de teneur en humidité affectent l’efficacité de l’écorçage.
  1. À mesure que les billes perdent de l’humidité, elles subissent un retrait, ce qui entraîne la formation de fentes qui seraient visibles sur les planches. Dans certains cas, ces fentes peuvent être si larges que la planche fendra.
  1. Si la teneur en humidité varie d’une bille à une autre, la scierie pourrait rencontrer des difficultés à sécher adéquatement le bois : certaines pièces seront trop humides tandis que d’autres seront trop sèches, ce qui résultera en fentes qui réduiront la valeur du bois.

D’autres complications plus sévères liées au feu pourraient être une probabilité accrue que des insectes éliront domicile dans les arbres et causeront des dommages supplémentaires. De plus, pour certaines essences, la pourriture débute dès la mort de l’arbre.

Le bois brûlé a toujours représenté une portion du panier de produits des scieries, de sorte que de nombreuses usines sont capables de manipuler et de transformer cette fibre. Ils ont adapté le triage et ajusté la machinerie pour réduire l’impact du traitement du bois brûlé. Le défi est que la proportion de bois brûlé augmente, de sorte que les mesures d’atténuation qui fonctionnaient sont maintenant moins adaptées. La bonne nouvelle est que le secteur du sciage a toujours fait preuve de résilience.

Le début d’un nouveau cycle

FPI 22juin22 2Des perturbations naturelles, telles que les feux de forêt, les infestations d’insectes, les épidémies, les sécheresses, les chablis et les inondations, ont des répercussions sur les forêts du Canada depuis des milliers d’années. Elles font partie du cycle vital naturel des forêts et contribuent le plus souvent à la régénération des forêts.

Les Incendies forestiers peuvent représenter des processus naturels et essentiels pour la santé à long-terme des écosystèmes forestiers. Le feu est une composante essentielle du renouvellement des forêts : il libère les nutriments du sol, crée des ouvertures dans la canopée qui permettent un ensoleillement accru et stimule la dispersion et la germination des graines des plantes. Les “mosaïques”, c’est-à-dire les parcelles de forêt qui ont brûlé à différents moments, contribuent à la santé des écosystèmes forestiers et à la résilience globale des forêts, et peuvent créer des coupe-feu naturels limitant la taille et l’intensité des zones brûlées.

Pour de plus amples renseignements sur la transformation du bois brûlé, communiquez avec Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser., chercheur principal du groupe Fabrication avancée, Produits du bois de FPInnovations.


Source : FPInnovations